Quand les mains des bâtisseurs aillent à leurs savoir-faire ancestraux, matériaux et technologies modernes et qu’ils donnent corps à l’ensemble, le rêve devient réalité.
Depuis le premier jour, le doux nom de l’Aldilonda raisonnait autant des défis que des espoirs à réaliser. Et chacun se prenait à rêver d’une vie plus douce.
Cet ouvrage hors du commun devait conjuguer destin européen et local. Il est déjà beaucoup plus.
L’Aldilonda a mis la ville à ses pieds.
Elle fait la fierté de tous, des décideurs aux concepteurs, constructeurs, jusqu’aux plus éloignés des corses.
Inaugurée la veille de Noël, comme un cadeau tombé du ciel, ce magique balcon suspendu au-dessus des flots, avec vue imprenable sur la Méditerranée est venu se poser sous les hautes murailles de la citadelle.
A présent, il serpente fièrement, en première ligne, bravant les tempêtes ou accompagnants nos pas, comme si rien ne pouvait l’atteindre, pas même le poids des promesses qui pèsent sur lui.
La promesse que cette passerelle saura réinventer le lien social entre tous les habitants de la ville. La promesse du partage, du sentiment d’appartenance à une même communauté. La promesse de voir enfin sceller l’union entre Nord et Sud de la Ville, avec la mer comme témoin.
L’union sacrée entre les héritiers de la vieille ville et ceux des quartiers Sud. Ces enfants illégitimes descendus des villages à la ville à la fin des Trente Glorieuses et dont les destins seraient bien moins glorieux.
Bientôt, ils seront rejoints par ceux fuyant la misère de leur pays.
Tous regroupés aux portes de la ville, dans des tours qui les protègent autant qu’elles les enferment. La vieille ville, ils n’en auront jamais les clés.
Alors, aujourd’hui, à chacun de faire un pas vers l’autre pour redécouvrir ensemble les joies simples d’une promenade aux parfums iodés mêlés à une palette de bleu, d’ocre et de rouille, couleur des brises lames emblématiques du lieu.
Apprendre à se connaitre, explorer de nouveaux territoires et retrouver le goût du vivre ensemble et non plus les uns à côté des autres. Voilà tout ce qu’il reste à accomplir.
Nous aussi avons un défi à relever. Celui de profiter de ce magnifique paysage et d’aller enfin marcher. Nous nous sommes fait la promesse de nous retrouver à chaque fois qu’il fera beau. Et ce n’est pas rien, pour nous qui avions tant de mal à sortir de nos quatre murs, ceux du GEM, notre cocon commun qui nous manque tant…
En cette période troublée, tous les espoirs sont permis, surtout les plus fous ! Alors faisons le vœu que le rayonnement de l’Aldilonda nous donne l’énergie d’avancer au rythme de la voix douce du clapot des flots et nous conduise vers de nouveaux horizons.