Depuis sa création, notre GEM se veut le plus ouvert possible. Et accueillir des stagiaires est toujours un enrichissement mutuel.
Pendant plusieurs années, nous avons eu un partenariat avec Unis-Cité et les jeunes gens qui faisaient leur service civique. Puis, ce fut le tour des personnes à la recherche d’un lieu où effectuer leur stage, après un bilan de compétences ou une formation en animation sociale. Les structures susceptibles de les accueillir ne sont pas légion… Chez nous, lorsqu’une ou un stagiaire se présente, on le reçoit toujours. Autour d'un café, l'air de rien, on voit si ça va coller ou pas entre nous...
Ça n'est pas facile de débarquer dans un GEM, surtout quand on ne sait pas ce que c’est ! De prime abord, ça peut surprendre, voire déstabiliser. Ça, on comprend. Au-delà de ce petit moment de flottement, il faut déceler si, pour nous, le candidat a les qualités requises…
Novice en la matière, il ne sait pas que nous sommes des experts en communication non verbale. Le moindre signe agit sur nous comme un signal d'alarme. Le malaise des uns fait le malaise des autres… Comme si on était muni d'un radar, notre hypersensibilité affole les curseurs. Tous les voyants se mettent à clignoter. Nous sommes en alerte. Le candidat, encore moins à l’aise, fini par nous quitter, soulagé... Et nous aussi.
Si on a à faire à un maître de la dissimulation, il suffit d'être patient. Et ça aussi, patient, on s'y connaît ! Il nous suffit d'être à l'écoute jusqu'au petit mot de trop. Et paf ! Ça coince. Forcément. on n'y peut rien. Ça nous touche, ça nous blesse. La réponse tombe. C’est non !
En revanche, comme on est aussi doté d’une sorte de scanner interne, on ressent immédiatement quelqu’un qui, comme nous, va mal. Ce doit être une histoire d’ondes, de courant qui passe, de résonance magnétique, de neurones miroirs ou de tout autre chose de l’ordre de l’impalpable, de l’inconnu, de l’inexplicable. Toujours est-il que nous avons déjà accueilli des personnes, justement en raison de leur fragilité. Parce qu’on se dit que c’est peut-être pour elles la meilleure façon de connaître le GEM et pouvoir le fréquenter, un jour prochain. Comme par exemple, une fois la formation terminée et que tout ne se passe pas comme prévu…
Et puis, parfois, les choses se font de manière naturelle. C’est comme une évidence. Là, on sait que c’est la bonne personne au bon endroit. Quelqu’un qui comprend vite où il est et avec qui ! Peu importe l’activité proposée. L’essentiel est ailleurs. Dans le plaisir que l’on a à être ensemble, à partager. C’est ce que l’on a déjà vécu, quelques fois. Et que l’on espère voir se renouveler chaque fois que quelqu’un vient vers nous. Vous voyez, les belles rencontres, ça existe partout. Même dans un GEM !