L'autre jour on a vécu une expérience inédite... À 17 heures tapantes, on est parti en voyage. Oh, on n'a pas eu à aller bien loin. C'était juste en bas du GEM. Dans la rue Napoléon, des transats nous tendaient leurs toiles acidulées. On s'est installé et on a mis le casque prévu à cet effet sur nos oreilles… Et là, surprise !
Le son, à 360° nous a enveloppés. Comme par magie, l'évocation des voix, des bruits qui arrivent de tous les côtés créent immédiatement des images. Celles-ci se forment devant nos yeux ébahis, comme à notre insu. On devient d'un seul coup des spectateurs-créateurs-peintres au gré des sons qui nous parviennent. On n'en croit ni nos yeux ni nos oreilles. La sensation est déconcertante, impressionnante. Pourtant, dès qu'on ouvre les paupières, comme alourdies par ce rêve éveillé, on est toujours à Bastia, pas de doute. Dans la rue, des chapelets de touristes en procession défilent devant nous, surpris de voir des gens tranquillement alanguis dans des transats, en pleine rue. Le contraste est saisissant.
Puis soudain, plus rien. Le monde du silence. Palpable, profond. Et quelques secondes après, nous voilà de nouveau propulsés sans prévenir vers une nouvelle destination. Et hop, embarquement pour l’Afrique ou l’Asie. Comme si on avait emprunté un tapis volant supersonique, on se retrouve transporté dans un ailleurs inconnu.
Après ce tour du monde aussi surprenant qu'inattendu, nous avons partagé nos expériences. Les avis aussi étaient partagés entre ceux qui n'ont pas aimé du tout et ceux qui ont adoré. Pour certains, il y avait trop de bruits. Pour les autres, devenus des aventuriers des paysages sonores, ces indices, comme autant de pistes pour s'orienter, ouvraient le champ des possibles.
On remercie les programmateurs "d'I Sulleoni" pour ce choix novateur et audacieux. Ainsi que le compositeur-paysagiste pour faire voyager de ville en ville, ses cartes postales sonores. Ces phoNographies comme il les appelle. Avec le son en 3D, on en a pris à la fois plein les oreilles et plein les mirettes. Et l'air de rien, on a fait un voyage à l'œil !