"Santé mentale : Parentalité et Enfance". Mais où vont-ils chercher tout ça ? Cette année encore on se demande comment on va bien pouvoir se raccrocher à ce thème...
Évidemment, si on n'est pas tous parents, on est tous l'enfant de quelqu'un ! Mais bon... Il est parfois des situations qui sont tellement douloureuses, des épisodes qui on été si marquants, si éprouvants, qu'on préférerait éviter d'y penser, d'appuyer là où ça fait mal, de remuer le couteau dans la plaie.


Oui, la famille, on le sait, c'est la meilleure et la pire des choses. Donc, on est d'accord, c'est un thème universel puisque tout le monde est concerné. Mais pour nous, comme d'habitude, tout cela est encore bien plus difficile. En effet, à la complexité des liens familiaux, se rajoute la difficulté pour nos proches à nous comprendre vraiment et donc à nous accepter tels que nous sommes. Souvent, de notre côté, il y a notre insatiable volonté d'être reconnus et acceptés tels que nous sommes puisque nous n'y pouvons rien changer. Avec en prime, cette fichue culpabilité qui nous fait ressasser encore et toujours les conflits passés ou récents.

Bref, il va nous falloir contourner ce fichu thème pour l'aborder sans en avoir l'air ou bien foncer dedans tête baissée. En fait, au GEM, une fois de plus, chacun fera comme bon lui semble. Exprimer sa sensibilité à travers la peinture, la couleur, le collage, les mots ou tout autre moyen. Raconter son histoire, la dépeindre ou l'inventer, la sublimer, pour soigner son petit cœur meurtri et sa petite âme abîmée. Ou se moquer du thème, de soi et de sa sacro sainte famille et n’en faire qu’à sa tête !

Pour nous là-dedans, l'important est vraiment de participer. Oui, vraiment.  Parce que participer, c'est s'inscrire dans ce tourbillon de la vie, même si nous sommes souvent à contre sens ou bien que nous tournons au ralenti. Participer à la SISM, c'est avoir un but : le mois de mars. C'est avoir des objectifs : une expo, des textes à écrire puis lire ou à faire lire, des conférences à écouter, une pièce de théâtre à regarder. C'est savoir que l'on va exposer avec les autres, patients hospitalisés à Falconaja ou en soin au Centre de jour « La Villa » de San Ornello. C'est rencontrer de nouveaux bénéficiaires d'ISATIS pour partager une activité en commun et un jour peut-être, les compter parmi les membres du GEM. C'est être ensemble, pendant plusieurs mois, les uns à côté des autres, en sachant qu'on a tous des blessures plus ou moins profondes à panser. Penser seul ou encore partager à demi-mot les maux qui résonnent encore. Échanger des regards qui en disent long et que l'on comprend trop bien. Souvent d'ailleurs, il est inutile de parler. Et puis, on se méfie de ce fichu écho qui résonne parfois encore plus fort avec ses ondes qui nous secouent et qui finissent par nous ébranler sans qu'on ait même ouvert la bouche.

Être tous ensemble et petit à petit rassembler les morceaux d'un puzzle qu'on pourra exposer pour montrer que nous sommes là. Même si nos vies sont morcelées, nos parcours chaotiques, nos trajectoires déviées par la maladie et ses conséquences. Nous sommes vraiment là et nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour surmonter nos difficultés, au jour le jour.