Au GEM, nous avons la chance d'avoir des personnes qui viennent d'horizons différents. C'est aussi bon pour la culture, les neurones que les papilles !

 

Alors, cette fois et pour la première fois, c'est Alice qui nous a fait découvrir une des nombreuses spécialités culinaires de son pays natal, le Portugal.

 

Et pour cette première, elle a choisi de nous régaler avec un flan.

 

Elle est arrivée avec son ustensile. Un joli petit moule, haut, cannelé, avec un trou au milieu, formant une cheminée centrale et pour couvrir le tout, un petit couvercle muni d'une poignée.

Sur le moment, on s'est dit que c'était bien petit et nous, non seulement on est nombreux mais, en plus, on est gourmand. On s'est bien gardé de lui faire part de notre inquiétude en nous disant qu'on préparerait autre chose pour le goûter, l'air de rien, au cas où... Parce que là, franchement, ça ressemblait plus au moule d'une dînette qu'à du matériel de pro. Pour un peu, on se serait cru chez "Boucle d'Or" ! À ceci près que notre Alice à nous, ne sort pas d'un conte et en prime, elle est brune, donc...

Revenons à sa recette. Elle a commencé par préparer un caramel pour nappé tout le moule, lentement, méthodiquement. Elle nous a expliqué que le flan se démoulera tout seul grâce au caramel. Puis, elle a mélangé les œufs, le lait, le sucre, la vanille...et du pain ! Tiens, du pain dans un flan ?! La voilà la différence.

Elle appelle cela un pudim. Non, ce n'est pas une faute de frappe. On vous a dit que c'était portugais, pas anglais. Ce n'est donc pas un pudding. Même si ça sonne un peu de la même façon et qu'on y retrouve les mêmes ingrédients, ce n'est pas du pareil au même ! A moins qu'avec le temps, les distorsions, la prononciation, cela se soit transformé...

Tandis que nous la regardions préparer son flan, enivrés que nous étions par le parfum du caramel et enveloppés dans une douce atmosphère sucrée, elle nous a annoncé, nonchalamment, qu'il lui faudrait, après avoir cuit très lentement au bain-marie, passer une nuit au frigo avant que nous ne puissions le déguster. Quelle cata ! Stéphane a bien failli s'étouffer en entendant cette cruelle info. Il faut avouer que c'était difficile de rester de marbre. Pour faire face à cette nouvelle déconcertante pour qui s'attend à offrir une nouvelle expérience à ses papilles, nous avons dû nous contenter d'un thé avec de simples biscuits du commerce. Le genre de truc  qu'on garde en réserve pour les petits creux ou les cas d'extrême urgence. Parce qu'on préfère le plaisir du partage d'un atelier pâtisserie avec un bon gâteau au yaourt tout simple à n'importe quel gâteau acheté.

Quant au flan d'Alice, ce que l'on peut vous dire, c'est que le lendemain, comme dessert, après notre repas du samedi, c'était un délice. Et on a compris pour quelle raison un petit moule suffit à nourrir une famille ! C'est un flan, comment dire, consistant, qui tient au ventre et qui nourrit son homme. Pas un simple flan aux œufs. Ça tient plus du gâteau que du léger entremet. En plus, une fois démoulé grâce au caramel, c'est vrai qu'il était magnifique. Richard, fin connaisseur de la cuisine corse, nous a fait une remarque très juste. Dans le patrimoine culinaire insulaire, les anciens qui eux ne jetaient rien, pas même le moindre petit croûton faisaient un gâteau avec les restes de pain sec. Le "pastizzu". Selon les habitudes culinaires il existe des variantes, pain ou semoule. Un de ses jours, on testera une recette familiale des différentes versions. Pour l'heure, on peut dire qu'on est tous fans de flan. Et celui d'Alice, une merveille ! Alors maintenant, on n'a plus qu'une hâte, découvrir d'autres merveilles de son pays, à Alice...