Nous commencions à peine à entrevoir le bout du tunnel. Le virus semblait commencer à se désintéresser de nous. Nous allions enfin pouvoir vivre le cœur léger… C’était sans compter sur les incroyables bruits de bottes venus de l’Est. Nous sommes sonnés. Abasourdis.

Au premier confinement, on nous annonçait que nous étions en guerre. Le ton était martial. Là pour le coup, l’annonce est presque anodine, comme s’il s’agissait d’un vulgaire parcours de santé. On va juste récupérer ce qui est à nous et hop, c’est fini !

Bien sûr, nous ne sommes pas directement en guerre. Toutefois, nous avons l’étrange sensation de l’être par procuration. Les images qui nous parviennent nous serrent le cœur. Impossible de rester insensibles aux drames qui se jouent sous nos yeux.

Malheureusement, de notre place, nous nous sentons totalement impuissants. Et ça rajoute à notre mal-être. Surtout quand on pense à ceux qui, comme nous souffrent, là-bas. Alors, même si cela peut paraître égoïste, la question qui se pose à nous est de savoir comment préserver le capital santé que nous avons maintenu jusqu’ici de haute lutte. Malgré tous les aléas auxquels nous avons été confrontés. Comment résister et ne pas se laisser entrainer dans des tourments insondables ? Cela nous plonge dans une inquiétude plus profonde encore que celle du Covid. Peut-être parce qu’avec le temps, nous avons un peu oublié ou nous avons appris à maîtriser les gestes et l’environnement sans lequel nous évoluons.

A présent, notre inquiétude vient de l’incertitude que l’on sent planer. Sans compter la folie des hommes. Celle de penser que les armes peuvent résoudre des problèmes. L’Histoire nous a pourtant enseigné que les guerres n’apportent que sang et larmes. Personne n’en sort victorieux puisque chacun nourrit une haine de l’autre en raison des pertes humaines des deux côtés et leur cortège d’atrocités.

Pour nous, la seule solution est de continuer à nous protéger en restant le plus éloignés possible des écrans. Et ne pas se laisser submerger par les vagues d’émotions qui vont déferler en boucle sur les chaînes infos. C’est leur fonds de commerce, leur job. Le nôtre sera de rester vigilants autant qu’il le faudra, chacun pour soi et tous ensemble pour ne pas sombrer. Ce sera notre combat, un de plus à mener au quotidien.