Vous les reconnaissez ces petites boules de neige très kitchs ? C’est vrai que ça donne envie de les secouer, juste pour le fun. Elles renferment toujours un trésor, noyé sous quelques centilitres d’eau avec des milliers de paillettes censées représenter une neige immaculée et tournoyante, qui anime le paysage.

Depuis le mois de mars, une étrange sensation nous étreint, sans nous lâcher. C’est un peu comme si on était enfermé dans une de ces boules. L’eau, c’est notre environnement avec ces remous, ces tempêtes et ses vagues successives. Les paillettes, c’est le virus qui rode en permanence autour de nous. Il semble impossible de lui échapper. Et le trésor… ben, c’est nous !!! Sauf que le Trésor boit la tasse à force de se faire secouer. Et si ça continue, il va avoir du mal à reprendre son souffle. Il va finir par ne plus pouvoir sortir la tête de l’eau. Faudrait voir à le laisser un peu tranquille, le Trésor. Au moins le temps que les paillettes retombent au fond, qu’elles perdent de leur vigueur et qu’elles s’y collent une bonne fois pour toutes. Faudrait aussi que l’eau s’apaise. Parce que là, franchement, on n’en peut plus !!!

Oui mais voilà… à qui on s’adresse pour ça ? On écrit au Père-Noël ? Déjà un peu tard, non ? En plus, il parait que cette année, lui non plus n’a pas trop le moral. Quoi d’autre ? On pète toutes les boules pour libérer tous les Trésors ? Le problème, c’est que le choc pourrait être fatal aux plus fragiles. Que nous reste-t-il ? On attend sans rien faire ? C’est exactement ce que l’on fait depuis la mi-mars. On attend. Sans rien faire… Ou plutôt, si, on fait. On fait beaucoup même. Et tout le temps. On fait attention à tout !!! Et on n’en peut plus. C’est long. Très long. Trop long même. Et donc, à force, on s’épuise. Par moment on est à bout de souffle, à bout de force.

Et ce n’est pas tout. On n’a pas fini de se taper la deuxième vague qu’on nous annonce déjà la troisième. Depuis mars, on a appris à surfer mais ce n’est pas une raison pour exagérer. D’autant que tout le monde le sait, le sport, ce n’est pas vraiment notre truc. Et puis, on n’est pas les seuls dans cette histoire. Il y a les autres, tous les autres. Ceux qui n’ont jamais réussi à surfer. Ceux qui ont la phobie de l’eau, alors les vagues, tu parles ! Et puis il y a ceux qui ont paumé leur planche dès les premiers jours ou lors de la première vague, ceux qui n’en ont jamais eu… La liste est longue. Et elle va certainement s’allonger encore et encore…

Heureusement, il nous reste l’espoir et les seules valeurs qui vaillent. La solidarité, l’Entraide Mutuelle, l’amitié, l’amour de soi, des autres et de la vie ! Aller, on croise les doigts, on ferme les yeux et on retient son souffle. Et hop ! Tout disparait, comme dans un mauvais rêve. On prend une grande inspiration. On souffle. Et on se détend… au moins un petit moment chaque jour.