Savez-vous que la Corse détient, hélas, le bien triste palmarès des départements les plus pauvres de France. Et parce qu'un malheur n'arrive jamais seul, Ajaccio et Bastia sont les villes les plus chères !
Depuis des années, l'infatigable Dr Pernin alerte les politiques de tous bords car la pauvreté a déjà englouti les uns et que la précarité grandissante menace aujourd'hui les autres. Ce phénomène, ancré, complexe et structurel, nécessite l'effort de tous et de chacun. À commencer par les politiques. Ce sont eux qui tiennent à la fois les cordons de la bourse et les ficelles de la mise en place de stratégies à déployer en synergie, en tenant compte des besoins spécifiques de nos micro-régions. Ça peine à démarrer bien que tout le monde semble ait pris la mesure du danger que cela représente pour la société corse dans son ensemble.

Ce constat alarmant qui a d'ailleurs donné naissance au mouvement des "gilets jaunes". Ici, ils n'ont pas été très nombreux, ni très virulents. Même si quelques irréductibles poursuivent la lutte de façon engagée, ils restent pacifiques et respectueux d'un territoire qu'ils savent déjà suffisamment impacté. Pourtant, vue la situation, c'est toute l'île qui devrait afficher le jaune fluo pour montrer son indignation, sa colère, son désarroi et réclamer des actes concrets. Oui mais voilà, ici, la misère se cache plus qu'elle ne se montre...

Heureusement, un peu partout dans l'île, on recherche des solutions pour lutter contre ce cancer qui ronge tout. Inexorablement, jour après jour, année après année, faisant le lit de la violence, du désespoir et de la mort. Des initiatives fleurissent ici et là et c'est déjà ça. À Bastia, par exemple, plusieurs associations ont uni leurs forces pour ouvrir un restaurant social.

C'est là que nous avions promis à Nico, de le retrouver le 27 juin dernier. Et ce n'était pas pour se taper la cloche. Stagiaire au GEM, il poursuit ses études à l'IFRTS. Sa promo organisait une journée "bien-être" dans les locaux du restaurant social. Il est passé nous en informer, coller une affiche et emprunter nos jeux de cartes...

Le jour dit, on était donc tous au 9 du Boulevard Hyacinthe de Montera. Accueillis comme des VIP par la dynamique équipe estudiantine, chacun a pu se faire couper les cheveux, coiffer, tailler la barbe, ou encore se faire maquiller et manucurer. Ou simplement boire un café et taper le carton car ils avaient tout prévu. Même des jeux pour les enfants ! Les parents, l'esprit tranquille, pouvaient du même coup souffler et se refaire une beauté.

Pour conclure cette journée, on est reparti les bras chargés de cadeaux ! Parfums, vernis à ongles, rouges à lèvres, crèmes en tout genre. Le tout récolté par les futurs Éducs Spé et gracieusement offert par les boutiques de la ville. Évidemment, on était ravis de l'aubaine. Alors, on remercie dans l'ordre, Nico, ses collègues, l'IFRTS, le Restaurant Social, les généreux commerçants et tous les gens croisés dans cet endroit… Même si depuis ce jour, pour nous, tout n’est pas simple…