On dit qu'une fois n'est pas coutume, alors, cette année, nous avons fêté l'entrée dans l'été dès le début de l'après-midi.

Pour cela, il a suffi que Philippe passe la porte du GEM après une très longue absence... A peine le temps d'un goûter pour faire connaissance et renouer les fils du passé que nous étions tous d'accord. Vendredi à 17 heures, nous serons à ses côtés, sur le parvis de l'église Saint-Roch.

En effet, dans quelques jours à peine, avec ses compagnons de la chanson, il se produira juste au coin de la rue. Donc, nous irons le soutenir ! Bien sûr, il a déjà chanté en public avec sa chorale. D'ailleurs, sa renommée leur a même valu de se déplacer sur le continent, c'est dire ! Pourtant, il nous confie qu'à chaque fois, c'est la même sérénade. Au moment de commencer, le stress s'invite. Nous, on comprend, évidemment. Alors, forcément, on compatit. On sait, à quel point, ça peut vite prendre des proportions telles, qu'on se laisse complètement envahir. Rapidement, on perd tout contrôle et on n'a plus les moyens de faire face. Ce n'est pas un simple trac comme en ont tous les grands acteurs et qui disparait dès les premières répliques, non. Ça peut être carrément handicapant, invalidant, aller même jusqu'au malaise. Et ça n'est pas du cinéma. C'est la vraie vie, la nôtre !

Alors, on est ravi de vous annoncer que grâce à l'entraide, tout c'est très bien passé pour Philippe et pour nous aussi ! Depuis les marches de l'église comme sur des gradins, on était à la fête ! Avec Philippe en ligne de mire, pour lui adresser sourires et clins d'œil, on ne s'est pas fait prier pour reprendre, en cœur et à tue-tête, tous les standards de la chanson française. Il n'y a guère que pour les chants sacrés qu'on n'a pas moufté.

Protégés de la chaleur par d'énormes nuages d'un gris métallique, tout était parfait pour continuer la soirée. Sur les conseils avisés d'Isabelle, nous nous sommes rendus sur la place du marché.
Une estrade, des sièges... la promesse d'un nouveau spectacle. Sous la menace d'un ciel de plus en plus sombre les nombreux élèves de l'école de musique sont montés sur scène.

Quel bonheur de voir et d'entendre tous ces enfants jouer devant un public tout acquis à leur cause et pour cause... Les familles de chacun étaient là pour écouter religieusement les jeunes prodiges. Accompagnés de leurs professeurs à la guitare ou au violon, tous les instruments donnaient de la voix sous la houlette du chef d'orchestre. Sérieux, concentrés, les jeunes musiciens ne se laissaient pas distraire par les allées et venues des plus petits qui n'avaient cure d'écouter et encore moins de regarder leurs aînés, sagement assis. A en voir certains, on s'est dit que si la musique adoucit les mœurs, il y en a dont le système auditif ne doit pas être encore tout à fait mature. Quant à leurs parents, pauvres gens, ils doivent déjà présenter les premiers signes de surdité. A moins qu'ils ne se soient assoupis, épuisés par la vivacité de l’un et bercés par l'autre.

Tandis que les notes s'envolaient au-dessus de nos têtes comme pour nous mettre à l'abri, le ciel, dont les nuages pesaient de plus en plus, laissait s'échapper quelques gouttes. Le temps pour les musiciens d'accueillir sur scène les chanteurs. Leurs voix, délicatement posées dans un écrin musical léger, se déployaient dans cette enceinte joyeuse.

L'air de rien, la musique, ça creuse ! Alors, direction la place Saint-Nicolas pour un petit dîner improvisé. Cette soirée a confirmé qu'en Corse, terre de musique et de chant, la relève est assurée. Les notes et des sons de ses enfants vont encore résonner pendant les siècles à venir…