Saviez-vous qu'il n'y a qu’une vingtaine de scientifiques à travers le monde qui s'intéressent à nos rêves ? Et bien, dimanche, Perrine Ruby, chercheuse en la matière, est venue de Lyon pour lever une partie du voile sur notre monde onirique. Pour elle, pas question d'attrape-rêves ! Elle a sorti l'artillerie lourde. Pendant des jours et des nuits, elle a observé des volontaires dormir. Elle a regardé à la loupe, au microscope, disséqué, découpé en tranche grâce à l'IRM... Électrodes posées sur le scalp des dormeurs, elle scrute tout et rien ne lui échappe. Enfin presque. Elle note des séquences les replace dans la bonne phase de sommeil, questionne, interroge, fait des recoupements, des regroupements... Elle examine tout. Pas de place pour le hasard. C'est de la recherche quoi !

Donc, si nos nuits sont peuplées d'êtres, de choses et de situations parfois bien étranges, rassurez-vous, tout cela est normal. Que l'on soit gros ou petits dormeurs, grands ou petits rapporteurs de rêves, insomniaques, somnambules, que l'on fasse des cauchemars ou que l'on vole en rêve, nous sommes tous logés à la même enseigne. Nous rêvons tous, toutes les nuits et dans toutes les phases du sommeil. Pas uniquement pendant le sommeil paradoxal. On insiste bien là-dessus, parce qu'elle y tient !

Et maintenant la question que vous vous posez tous... à quoi nous servent nos rêvent ? À réguler nos émotions, pardi ! Tout ce que l'on a vécu, on le revit en rêve mais avec une intensité émotionnelle moindre. Et pour les cauchemars alors ? Et bien justement, c'est quand la régulation ne fonctionne pas. Voilà, une partie du mystère est enfin résolu. Pour le reste, nous n'en saurons peut-être pas davantage... Elle a dit que si elle savait à l'avance qu'elle découvrirait tout, elle arrêterait immédiatement sa recherche. Ne pas tout dévoiler et laisser une part de mystère… Ça c'est vraiment beau. Surtout pour quelqu'un qui poursuit ses recherches comme d'autres poursuivent leurs rêves. Quant à l'interprétation, bien que ça ne soit absolument pas scientifique, elle trouve intéressant de donner du sens à ce dont on se souvient. Une chercheuse comme on en rêve, ouverte à l'inconnu et à l'improbable.

En ce qui nous concerne, le sommeil est souvent au cœur de nos discussions et de nos préoccupations. Il est bien plus qu'un baromètre. C'est un des signes que les choses s'aggravent quand il nous délaisse, nous quitte et parfois même nous abandonne. Dire que certains se plaignent de passer une nuit blanche. Pour nous, elles s’enchaînent tel un chapelet que l’on égraine sans fin et ne nous laissent que d'interminables journées sans début ni fin... Quant aux rêves, hélas, bien souvent, on ne s'en souvient pas. Probablement les effets des traitements... Et quand on s'en souvient, c'est que ce sont des cauchemars. Probablement les effets des traitements...